Le Péloponnèse, partie sud de la Grèce, architecturée et découpée en 1000 isthmes, golfes, îles, îlettes et surplombs rocheux. Relié à l’Attique par le canal de Corinthe, cette région plus méridionale offre autant de panoramas côtiers que de vallées montagneuses retirées dans la Péninsule. Que de contrastes pour ravir les voyageurs en quête de paysages variés et sensations d’évasion hors des sentiers battus. Tels des ermites grecs, nous poursuivons notre épopée sur des traces souvent abandonnées, des pistes grimpant des rivages marins aux sommets des monts où sont ancrées d’innombrables éoliennes. Sur notre chemin, nous découvrons d’inattendus havres où la nature prime, végétation sauvage ou terres cultivées en font un tableau ponctué des tons argentés des oliviers au jaune vif des genêts juste fleuris. Dès que nous nous éloignons des centres et sites touristiques, seuls le tintement des clochettes de troupeaux de chevrettes, le souffle d’un vent marin omniprésent, les tours de pales des mastodontes d’acier, le pépiement et autres bourdenements excités par cette nouvelle saison viennent égayer le silence qui nous entoure. Belle leçon de vie que la philosophie d’Epicure qui jette les bases de l’épicurisme dans la tranquillité de la quête de l’âme. Ici, les bergeries d’altitude et hameaux éparses, sortent gentiment d’une hibernation de plus et se préparent aux prochaines activités d’estivage. Bergers, paysans s’affairent à réparer les dégâts d’un hiver rigoureux et printemps torrentiel. C’est toujours le même plaisir pour nous et la surprise pour les gens locaux d’échanger quelques menus épisodes de nos mondes réciproques.
Nous avons le temps, nous prenons le temps et repoussons égoïstement l’heure du retour tant le temps ne compte plus dans cet environnement et notre mode de vie nomade, qui n’ont pour seules contraintes la découverte et surprises que chaque aventure et itinéraire nous offrent à l’aube de chaque départ sur les pistes.